vendredi 15 avril 2011

Do you speak english?

Few years ago, I started to learn english as I wanted to have job interviews in english.

I was still at school (business school) and the country I wanted to visit was Canada. That is kind of weird, because in three months in Canada I think I only spoke 3 times in english...

This was the beginning of a new life for me, no more dubbed movies or series, I was discovering the real voice of my heroes.
One of the show I was addict to at this time was "Friends". I was a huge fan of the Chandler/Joey duo (and I still am !), the strange balance between a stupid actor and a cynical businessman... At this time, I would have loved to have a friend like Joey, always ready to do stupid things, here to share the good and the bad moments, someone who could buy me a new Barcalounger after breaking mine...

Luckily enough, I didn't started my life abroad by living in Canada. I lived in Ireland for a bit more than two years. 
Life in Dublin was so different from France... First day in Dublin, a chauffeur was waiting for me at the airport,  to drive me to my temporary flat.
That was a bit weird, arriving in a new country and spending the first 30 minutes with a chauffeur, showing you the neighbourood, the office, the flat, etc. 
The weirdest thing for a French guy like me, was to see that a lot of people was working on a Sunday...

Ireland ... That is a never ending story when you begin to talk about it. Sometimes you hate it, sometimes you love it. You hate it when it's the first country you are speaking english. Why ? Because most of the Irish I've met have a bloody accent !
First time I took the bus, I wasn't even able to understand the driver... Nevermind, I put 2,50€ in the cash machine, and I got my ticket (In fact you have three prices for the ticket, with three different zones, and if you don't have the exact amount, you can get a cashback at the central bus station). And that was just the beginning !!
If you ever go to Dublin, try a funny exercise: Ask somebody to say Dublin.
You'll certainly hear between 4 and 6 different pronunciations...

If you go to Galway, Waterford, Glendalough, Roundstone, Newry, Belfast, Clifden, Limerick, Athlone or any other city in Ireland, you'll find out that english isn't a universal language with a universal accent.


When you are living on an island, the other place you usually practice your english are the ferries. In that particular case, you have to change your accent to a russian/english accent. With this accent, you can score with the girl who will give you the electronic card for your room, you can order a few drinks at the bar, and you can fake you're working onboard with the French people. 

Even if all of that sounds particularly bizarre, I miss a part of this life in Ireland, were everything was always much more complicated than expected, because of the language, and because of the Irish twisted minds.

If you want to catch a glimpse of what I love in Ireland, have a look at Once, PS: I love you and U2 Live at Slane Castle.

My english isn't perfect, my grammar is poor and my vocabulary mainly focused on my personal interests, but after 2 years there, I was able to work in english, and able to understand them. I think that is fair, regarding the fact I began to learn english by watching Friends...

PS: This entire post is for C., she had a english test yesterday, that inspired me...

jeudi 14 avril 2011

2 semaines

2 semaines, c'est plus ou moins ce qu'il reste comme temps avant que je puisse revoir C.

2 longues semaines divisées en 2 x 1 semaine.

La première semaine est marquée par la fin de ses cours. Cela implique pas mal de cours à rendre, pas mal de papiers à finir de rédiger, les révisions pour les examens, le stress de cette période, etc. Cette semaine sera je pense la plus difficile à passer des deux. Tout simplement car par moment je vais devoir m'effacer, pour la laisser travailler, se préparer, se reposer aussi. Non pas que cela me dérange mais l'impact direct de cette mise en retrait sera une communication plus limitée, afin de lui libérer du temps.

La deuxième semaine quant à elle, sera je l'espère le début des vacances, sorte de préambule à son voyage en France. Le changement de focus, l'excitation de se revoir, l'excitation de découvrir de nouvelles choses en France et à l'étranger, etc. Cette deuxième semaine est encore loin malheureusement.

Depuis deux jours il fait moins beau en France. Je suis aussi un peu plus stressé. Je vis en décalé depuis un peu plus de deux semaines maintenant, je passe une grande partie de ma journée à espérer pouvoir parler avec Elle, ainsi qu'une partie de ma nuit. Et une fois arrivé à l'heure de dormir, je n'y arrive pas. Ce qui fait que chaque jour, je me retrouve à m'endormir à 6h du matin, au lieux de m'endormir vers minuit comme je le pourrais la plupart du temps.

Je suis stressé, car le fait qu'Elle n'habite pas seule me pèse de plus en plus. Bien qu'Elle me rassure directement ou indirectement quasiment chaque jour, c'est difficile. D'une certaine façon je suis jaloux, je suis triste d'être parti aussi, je suis impatient, et rarement indifférent à cette situation.

C'est une situation que j'ai en partie provoquée donc, il faut que je l'assume. 14 petits jours, c'est la durée de vie d'un insecte, la moitié d'un cycle lunaire, 1/688ieme de ma vie, le temps que j'ai mis au Canada pour la rencontrer...

Bien que la première vocation de ce blog soit de parler d'une pensée moins égoïste et plus tournée vers Elle, j'ai hâte de connaître la fin de toute cette histoire. Va-t-Elle me supporter lors de son séjour en France, va-t-Elle réussir ou non à faire ce choix.

Ce post n'est pas très long, mais je ne savais pas comment lui dire tout cela à part en utilisant ce blog. Bien qu'elle se doute certainement de tout ça, cela m'enlève un poids que d'en parler un peu...

dimanche 10 avril 2011

All I want is Her...




You say you want 
Diamonds on a ring of gold
You say you want
Your story to remain untold

But all the promises we make
From the cradle to the grave
When all I want is you

You say you'll give me 
A highway with no one on it
Treasure just to look upon it
All the riches in the night

You say you'll give me
Eyes in a moon of blindness
A river in a time of dryness
A harbour in the tempest
But all the promises we make
From the cradle to the grave
When all I want is you

You say you want
Your love to work out right
To last with me through the night

You say you want
Diamonds on a ring of gold
Your story to remain untold
Your love not to grow cold

All the promises we break
From the cradle to the grave
When all I want is you

You...all I want is...
You...all I want is...
You...all I want is...
You...

L'image de soi

Pour finir avec cette première série de thèmes imposés par C., voici que je m'atèle à "L'image de soi".

De part la dualité induite du sujet, je parlerai de l'image que l'on a de soi, mais aussi de l'image que l'on renvoie aux autres, et des écarts qui peuvent parfois exister.

Comment définir exactement l'image de soi, cette réalité déformée que seule la personne qui regarde perçoit.

Quelle image ais-je de moi ?

Tout d'abord, je pense qu'il est nécessaire de détacher deux parties de l'image que l'on s'accorde :

- Le physique
- Tout le reste (Intellectuel, culturel, social, professionnel, etc.)

Longtemps j'ai eu une mauvaise image de moi pour le physique, non pas que j'ai un air vague de Quasimodo, mais je me voyais différent. Et il y a quelques années, j'ai remarqué que tout le monde se voit différent, que chacun voit ses problèmes sous une loupe, et ne regarde pas forcément le reste avec le bon angle.
Pour ma part ce sont toujours deux choses qui m'ont posées problème : La taille de ma tête, et mes oreilles.
La taille de ma tête, des fois je m'étonne en regardant les gens dans la rue, avec leur toute petite tête, que peuvent ils bien avoir dedans ? Bon ok, avec mon tour de tête de 62cm, autant dire que la moindre casquette ou le moindre chapeau se retrouve en hauteur, comme posé tel un oiseau sur le toit d'un maison. Si vous ajoutez à cela deux oreilles avec de grands pavillons et légèrement décollées, vous obtenez l'image sexy que j'ai eu de moi pendant de nombreuses années. Forcément quand vous vous levez le matin, vous vous dîtes que vous ressemblez à tout sauf à ce que vous aimeriez...
Et puis en discutant avec vos amis, en écoutant votre petite amie se plaindre de ses fesses, de ses seins ou du tout dernier tourment qu'elle a pu identifier, vous commencez à vous dire qu'il faudrait peut être regarder les choses qui vont bien.

C'est comme cela qu'au fil du temps j'ai commencé à m'aimer, en me regardant différemment et en ne m'arrêtant plus uniquement sur ce que je n'aimais pas. J'ai donc focalisé mon attention sur mes yeux (bleus gris), puisque l'on m'avait fait remarqué que leur couleur plaisait. Très étrange au final de focaliser son regard sur son regard...

En complément de tout cela, il faut dire qu'avec le physique, vous pouvez biaiser légèrement votre image, en utilisant ces accessoires que l'on appelle vêtements. De beaux vêtements vous mettront en valeur, et vous feront bientôt oublier vos défauts, et vous inciteront à porter plus d'attention à votre allure qu'au reste.

J'ai aussi compris avec le temps que l'image de soi n'est pas réduite au physique, mais aussi à tout ce que vous dégagez à côté.
Certains auront la chance de jouir de charisme, d'autres auront un personnalité attachante, un bon contact avec les gens, de l'ambition, de la réussite, etc.

Pour ma part j'aime à penser que je mélange certaines qualités, la franchise, l'humour, une certaine culture, un bon sens prononcé, de l'expérience professionnelle et quelques autres petites choses.

Partant de ce constat, ma confiance en moi n'a fait que d'augmenter les dernières années, non pas par égocentrisme démesuré, mais tout simplement par oubli des choses que je n'aimais pas chez moi. Je me suis aussi remis en perspective, par rapport à mon entourage et par rapport à la société, après tout j'ai fait des études, j'ai eu la chance de voyager un peu, j'ai un minimum de culture, j'ai travaillé dans les plus grandes sociétés du mondes, j'ai la chance d'avoir dans mes amis des personnes de toutes les cultures qui m'ont ouvert l'esprit, etc. Si on faisait juste un bilan statistique de qui je suis, je serai certainement au dessus de la moyenne en terme d’intérêt, de par mes expériences (Cette méthode est purement pragmatique, j'en conviens).

La question à se poser maintenant, c'est quelle image de moi renvoie-je aux autres ?

De ce côté, l'approche est plus complexe. En effet, bon nombre des contacts que vous avez dans la société sont uniquement basés sur un échange :
Vous vous rendez en magasin et vous avez besoin d'un conseil, vous allez chez le médecin pour un problème de santé, vous rencontrez pour la première fois une fille que vous trouvez jolie, vous vous rendez chez une connaissance pour lui demander un service, etc.

Plus la connaissance de votre interlocuteur est grande, plus vous lui renverrez votre image pleine et entière. A l'inverse, moins vous avez d'informations sur cette personne, plus vous allez vous cacher derrière une seule facette de votre personnalité.

Dans une majeure partie des cas, la première image que je renvoie de moi est celle du mec sympa, qui fait de l'humour, et qui parle de musique. Pourquoi ? Parce que c'est une image simple à pousser. Elle n'implique aucun mauvais sentiment de la part de mon interlocuteur, en général il me trouve même un peu bête à la fin du premier entretien. C'est là qu'il va me montrer pour la première fois qui il est, en réagissant à mon côté plutôt bête. Dans 90% des cas, la réaction est la bonne, et lorsque je recroiserai cette personne cela se passera bien. Dans les 10% restants, les personnes pensent avoir tout vu de vous, et auront en général une mauvaise surprise quand je leur montrerai que je ne suis pas aussi bête que je veux bien le montrer.

Pour conclure, qu'ai-je montré jusque maintenant à C. ?

Du fait de l'intensité de notre relation, Elle a eu l'occasion de survoler toutes les facettes de ma personnalité, même si la relative jeunesse de notre relation fait qu'Elle n'a pas pu rentrer en profondeur sur toutes les facettes, je ne lui ai rien caché et ce dès le premier jour. Est-ce un bien, est-ce un mal, seul l'avenir le dira.
La seule chose que je souhaite c'est qu'Elle m'aime tel que je suis, et qu'Elle m'amène ensuite à me dépasser. 

L'image que j'ai de moi ne pourra qu'en être renforcée...

mardi 5 avril 2011

L'avenir / Le rêve

Dans le précédent post, j'ai parlé de la peur, de ce qu'elle représentait pour moi; notamment du fait que je rattachais ces changements qui font parfois peur à l'espoir qu'ils représentaient.

Pour rappel, voici la phrase de Spinoza sur lequel je basais l'écriture de ce message : 

"La peur ne peut se passer de l'espoir et l'espoir de la peur."

 La seconde partie de la phrase est à rattacher à ma vision de l'avenir. Cet avenir ou ce rêve qu'on imagine parfois, notamment lorsque l'on pense à se mettre en couple avec quelqu'un.

C. est toujours étonnée des relatives certitudes que je mets autour d'une vie de couple ensemble. Elle est empreinte de doutes, parce qu'Elle à besoin de se rassurer, ce qui n'est pas la chose la plus simple avec le futur...

Que représente l'avenir pour moi ?

La première chose qui me vient en tête c'est que mon avenir m'éloigne de mon passé. On a tous nos blessures dans le passé, plus ou moins graves, et personne n'aime vraiment y repenser. Me projeter vers l'avenir est un moyen pour moi de repousser le plus loin possible les déceptions du passé, les choses qui m'ont touchées, qui m'ont blessées, auxquelles je ne souhaite plus penser maintenant. Autant pour la musique je suis un adepte de cette formule rétrograde : "C'était mieux avant", autant pour ma vie c'est uniquement l'ombre du futur qui me donne envie d'avancer.

L'avenir, c'est la liberté, la possibilité de tout recommencer à zéro et de rêver.

On a tous dans notre vie des choses qui nous ennuient, qui ne nous correspondent pas, et qui nous freinent dans nos mouvements. J'ai été longtemps un électron libre face à tout cela. Certainement un manque de sagesse par moment, de l'impatience aussi dans certains cas. Cela a cependant défini ma vie telle qu'elle est maintenant, et m'a conduit à rencontrer C. Au final le résultat est plutôt agréable :)
L'Irlande, le Canada, je les ai rêvés il y a des années, alors que je vivais encore en France, paisiblement, et que la destination la plus exotique vers laquelle j'avais voyagé était l'Italie...

Puisque l'on parle de rêves, aussi étonnamment que cela puisse paraître j'ai rêvé plusieurs fois que j'allais rencontrer la femme qui allait partager ma vie au Canada. Est ce qui fait que je suis parti au Canada ? Inconsciemment cela a du peser dans la balance...

L'avenir doit être plein d'ambitions, des ambitions professionnelles bien sur, comme l'envie de monter sa société et de réussir, l'envie de travailler dans des pays encore inconnus ou d'étudier de nouvelles matières.
Les ambitions personnelles sont aussi importantes, aussi bien sur le développement personnel et social, qu'à travers tous les projets que vous allez pouvoir faire en couple.
Pour réussir toutes ces choses il faut avancer vers elles en considérant la peur de ne pas arriver aussi bien et aussi vite au but visé, mais aussi avec l'espoir et l'arrogance d'y arriver. Mon espoir et mon arrogance composent une partie de mes certitudes. L'autre partie de mes certitudes me provient de ce que je pense avoir décelé chez C..

Je m'étonne avec le temps qui passe de regarder la façon dont je pense, et de voir que je suis devenu un optimiste converti, alors qu'il y a quelques années j'étais un pessimiste affirmé. Aborder la vie avec ce nouvel oeil me simplifie résolument le raisonnement que je peux porter sur chacune des décisions que je dois prendre.
Je ne dis pas que je prends de meilleures décisions, mais elles sont moins parasitées par les points noirs que je voyais en gros avant. Et même si j'ai peur de certains de mes choix, je me focalise en priorité sur tout le bien que cela peut m'apporter, pour arriver au bout de ces choix.

Afin de conclure ce post et de tordre le cou aux voyantes et consorts, une petite citation de Peter Drucker : 

"La meilleure façon de prédire l'avenir, c'est de le créer."

L'homme était un spécialiste en management respecté, et reconnu dans le monde des écoles de commerce. 
Je ne suis définitivement pas un penseur, mais une personne d'action du monde dans lequel je vis.

samedi 2 avril 2011

La Peur

J'ai décidé, pour commencer ce post, de m'appuyer sur une citation de Spinoza : "La peur ne peut se passer de l'espoir et l'espoir de la peur."

Je me rappelle la première fois où j'ai vraiment eu peur étant petit, je devais avec 3 ou 4 ans, je me baladais dans la rue dans laquelle nous habitions avec ma mère. Lorsque soudain, surgissant de nulle part, un Yorkshire commença à aboyer, tout en courant vers moi. Autant ma mère n'a pas bougé, forcément le chien était minuscule face à un adulte, autant je me suis découvert une facilité étonnante pour courir ce jour là. J'ai fait les 150 derniers mètres qui menaient à ma maison, au pas de course, finissant par sauter au dessus du portail, comme j'ai pu pour éviter ce chien mangeur d'enfant qui venait de me terroriser.

Oh, j'imagine que cette histoire vous a fait sourire, mais remémorez vous votre vie d'enfant, et toutes les peurs qui allaient avec. La seule peur que j'ai eu au cours de toutes ces années était la peur des chiens. Le pire avec cette peur, c'est que les chiens la ressentent, et sont d'autant plus imprévisibles quand vous les approchez. J'ai résolu ce problème en grandissant, après avoir rencontré un chien, prénommée Tounta, que j'ai connue à la naissance, et que j'ai vu grandir. Cette chienne, qui était tout bonnement inoffensive, m'a permis de soigner cette peur idiote.

En grandissant ma nouvelle peur a été la peur des "délinquants", après avoir été cambriolé alors que j'avais 11 ans, le sentiment de peur grandit chez mes parents et il avait par extension rejailli sur moi. Quand vous évoluez dans un milieu relativement protégé, où vos connaissances, votre école, les magasins où vous faites vos courses font partie d'une vie artificielle, en dehors de cette délinquance. En grandissant, j'ai eu l'occasion de côtoyer une partie de cette délinquance, dans les bars notamment, en arrivant sur Reims aussi, car certains mecs de ma classe n'avaient pas des activités très claires. Et bien que je me sois fait braquer mon scooter sous la menace d'une arme, j'ai peu à peu eu moins peur de tout cela. Je n'ai jamais eu le moindre problème depuis, pourtant j'ai vécu à Paris, pris le RER et le métro à des heures tardives, etc. Disons que j'ai été chanceux de ce côté.

Quand vous réfléchissez à ce qu'est réellement la peur, vous constatez qu'elle est souvent induite par la méconnaissance d'une situation; qui du coup vous stresse.

Le premier jour du bac, le premier entretien d'embauche, le premier travail, le premier appel client, et tant d'autres choses.
On peut choisir de faire l'autruche, de fermer les yeux face à la peur, ou l'on peut comme Spinoza l'énonce, se rattacher à l'espoir. L'espoir que le changement de situation peut créer, l'espoir de jours meilleurs, l'espoir simple d'arriver à surpasser cette peur.

J'ai beaucoup moins peur dans la vie maintenant, non pas par inconscience, mais par conscience de qui je suis. Oh je sais, cela semble prétentieux comme remarque, je dirais plutôt que j'ai eu la chance d'exercer nue activité professionnelle qui m'a fait combattre mes peurs, et d'avoir rencontré des personnes qui ont su me dire ce que je valais, au moins pour que je m'en rende compte.

Bien que je sache aujourd'hui que je ne sais pas tout faire, que je ne peux pas tout prévoir et que je ne peux pas non plus résoudre toutes les situations, j'ai pris conscience de ma capacité à faire changer les choses.

Je suis un homme d'action, ce qui entraîne des prises de décision, plutôt que de reculer devant la peur. Pourquoi ? Parce que l'inaction causée par la peur est malsaine, elle implique de se cloîtrer dans un position qui n'est généralement pas voulue, la peur de quitter son emploi, la peur de quitter son pays, la peur de quitter ses amis, etc. 

Suis-je inconscient pour autant, je ne pense pas. Je suis peut être non-conventionnel, hors d'un moule que nous impose la société. La peur sert la société et dessert les hommes qui en font partie. Je me rappelle d'une phrase de Richard Branson dans son livre "Screw it, Let's do it", il disait tout simplement que toute décision à ses risques, et que si on estime que les risques sont définis, limités et acceptables, on peut prendre cette décision. Lui n'a rien à prouver, il a monté 300 sociétés dans sa carrière, je suis encore un bébé à côté de lui. 
Cependant comme lui, surnommé "Dr Yes", j'essaie de prendre certains risques pour avancer. Tout n'a pas été heureux, mais je ne regrette aucun des mouvements que j'ai pu faire, car à chaque fois, ils m'ont menés vers une nouvelle aventure, la rencontre de nouvelles personnes, de nouvelles opportunités.

C'est comme cela que j'ai rencontré C., suite à une prise de risques mesurée, qui m'a entraînée vers un nouveau pays. 

Pour revenir sur la peur et conclure ce chapitre; Tout Homme a peur, à des degrés plus ou moins importants.
J'ai donc en tant qu'Homme, des moments de doute, de stress et de peur. La seule chose que j'essaie de faire par rapport à ces différents moments, c'est de garder la tête froide, pour agir de la meilleure façon qui puisse être et combattre ces instants de doute. Je ne dis pas que c'est à chaque fois parfait, par contre j'ai au moins le mérite de me sentir vivant. Et bien que certaines personnes jugent mes choix, je suis plus heureux que beaucoup de ces personnes, tout simplement car je me sens libre.

PS : Une partie de la citation de Spinoza n'a pas été utilisée pour le moment, elle le sera dans un prochain post, tourné vers l'avenir.

mardi 29 mars 2011

Carolo-Macérien

Aujourd'hui je vais me rendre dans une ville dans laquelle je ne suis pas vraiment allé depuis août 2005 : Charleville-Mézières.

Bien que j'y sois passé il y a deux ans pour faire des examens médicaux rapidement, j'ai réellement quitté cette ville en 2005.

C'est la seule ville que j'ai connu entre mes 18 mois et mes 16 ans. Suite à cela je suis parti à Reims pour finir mon lycée.

Que dire de Charleville-Mézières en 3 lignes... C'est la ville d'Arthur Rimbaud, sa place principale (la place Ducale) ressemble vaguement à la place des Vosges et c'est la capitale internationale des Marionnettes (si si, il y a une capitale internationale des marionnettes...).

J'ai eu une enfance protégée à Charleville, j'ai parcouru les écoles et collèges privés sans encombres, je vivais dans le calme paisible de cette ville de 60 000 habitants, je fréquentais les fils et les filles de notables, etc.

Rimbaud détestait cette ville, il trouvait qu'il y avait trop de bourgeois... Cela l'aurait étonné de voir la ville à la fin des années 80, une ville qui sombrait dans le chômage, dans la pauvreté dont les gens ont commencés à partir pour faire carrière (la ville a perdu 10 000 habitants depuis 1975).

La meilleure année que j'ai pu passer là bas était mon avant dernière année. J'étais en troisième, les cours étaient faciles, et j'étais ami avec le dernier de la classe (qui en fait était ami avec un de mes amis d enfance). Cela m'a permis de découvrir un peu la vie, de sortir du collège pour aller jouer au baby et au flipper dans les bars, de me balader sans avoir mes parents sur le dos toutes la journée comme ça avait toujours été le cas.
Pour autant c'est quand vous commencez à passer votre vie dans les bars, notamment à Charleville, que vous commencez à rentrer en contact avec une partie de la population que vous ne connaissez pas : Alcooliques, Chômeurs, Dealers notamment.
Quelques fois on a frôlé les bagarres, on s'est bizarrement retrouvé à sympathiser avec des délinquants (même si à aucun moment on ne pouvait leur faire confiance), on est devenu l'attraction de certains patrons de bar, etc. La vie, mais pas du même côté du miroir que l'éducation que l'on m'avait donné.

De cette année de troisième, j'ai gardé mon amour du flipper (c'est une des premières choses que j'ai acheté en emménageant dans mon appartement à Montpellier), cela a aussi certainement façonné une partie de ma relation à l'alcool. J'ai vu trop de gens complètement dépendants et au fond du groupe pour ne pas faire attention aux risques que l'alcool crée.

Je n'ai pas gardé de contact direct avec les Ardennes depuis mon départ pour Reims. Trop idiot pour comprendre la place que peuvent avoir les amis dans une vie, trop effrayé par cette ville aussi.

Effrayé car c'est la ville dans laquelle j'ai vécu mon premier grand choc avec le cambriolage de ma maison. C'est aussi la ville de ma première déception amoureuse, et surtout c'est la ville où mon père a trompé ma mère (ce qui est certainement encore le cas d'ailleurs...).

Comment trouver l'envie d'aller passer plus de deux heures dans cette ville, qui au final m'a apporté beaucoup de mal au cours de ma vie, qui a à la fois donné la stature qu'a ma famille, mais qui l'a aussi défaite...

Cela se passera au restaurant, de façon indolore, arrivée en voiture, parking, restaurant, paiement de l'addition par mon père, départ de Charleville...
Heureusement je sais que je pourrai parler avec C. après tout ça, tout simplement parce que je n'aurai pas envie de penser à cette ville, tout simplement parce que je n'aime pas regarder certaines parties de ma vie passée, et que parler avec C. me permet de me tourner vers l'avenir.

Vivement 15h aujourd'hui donc...

lundi 28 mars 2011

Programme de sport

Juste un petit retour rapide sur mon programme de sport,

Ce matin j'ai marché 1h40 dans Reims
J'ai aussi fait 18 longueurs de piscine (avant de déclarer forfait sur crampe...)
A ajouter à cela 20 min de muscu chaque jour.

Vendredi dernier j'avais juste pu faire 10 longueurs.

Je travaille sur une petite surprise que j'espère pouvoir finir de préparer pour aujourd'hui...

dimanche 27 mars 2011

Etat d'esprit musical n°1

 Puisqu'une chanson résume parfois bien des sentiments, voici la chanson que j'ai en tête en ce moment.


Les paroles :

Fly me to the moon,
Let me play among the stars
Let me see what spring is like
On Jupiter and Mars

In other words, hold my hand....
In other words, baby kiss me

Fill my heart with song
And let me sing for evermore,
You are all I long for
All I worship and adore

In other words, please be true
In other words, I love you....

Fill my heart with song
Let me sing for evermore
You are all I long for
All I worship and adore

In other words, please be true.... !!
In other words, in other words....
I love...
You !!

L'avion

Pendant toute ma jeunesse la plupart des voyages que j'ai pu faire se sont effectués en voiture ou en train, car bien souvent nous restions en France.

La première fois que j'ai pris l'avion c'était à l'occasion d'une semaine de vacances dans l'arrière pays niçois, je ne sais pour quelle raison mon père avait décidé que pour une fois nous n'irions pas en voiture. Direction Orly, les bagages dans le coffre du taxi, pour une grande première.

Lorsque vous arrivez la première fois à l'aéroport vous êtes ébahis par la taille de tout ce qui vous entoure, la taille des bâtiments, la taille des fenêtres, la taille des avions. Votre attention est aussi attirée par les odeurs, notamment l'odeur très forte de kérosène dans laquelle baigne l'aéroport. Après avoir bataillé pour trouver la porte d'embarquement, et être entré dans l'avion, vous êtes assis à l'arrière de celui-ci, à une place du hublot qui est pourtant à ce moment votre seule porte vers l’extérieur.

L'avion démarre, l’anxiété monte, il y a beaucoup de bruit, vous ne voyez pas ce qui se passe dehors... Et là, c'est le décollage, une sorte de catapultage dans les règles de l'art qui joue autant avec votre peur qu'avec votre corps; après avoir été projeté contre votre siège le temps de l'accélération, au cours de la montée vous avez plusieurs fois l'impression de chuter dans le vide.
C'est un moment de joie car c'est une première fois, mais il est mêlé à une grande peur, la peur de mourir.

Finalement le voyage se passe bien, vous inaugurez votre premier atterrissage au passage, ou comment placer plusieurs tonnes de tôle sur une piste qui se situe entre terre et mer. Un coup de vent de trop et vous finissez avec les poissons ou sur la terrasse d'une mémé.

C'est ce que vous pensez en tout cas quand vous êtes jeune comme je l'étais à l'époque. Au final tout s'est bien passé, sinon je ne serai pas là pour témoigner.

Je n'ai repris l'avion que quelques années plus tard, pour aller à Oslo pour des vacances. Mon premier vol sur Ryanair. Cette magnifique compagnie, qui a su permettre à des milliers de pauvres et d'étudiants de prendre l'avion, est certainement l'une des plus horribles que je connaisse.
Première étape, la cohue de l'embarquement, où presque autant de personnes ont acheté un pass prioritaire qu'il y a de personnes avec un billet normal.
Ryanair c'est la guerre, surtout quand vous voyagez à deux, la suite du combat se déroule dans l'appareil, directement, car vous tentez de trouver deux places côte à côte pour pouvoir passer le temps du vol avec la personne que vous aimez.
Ceci implique généralement d'aller se placer au fond de l'appareil, entouré d'étudiants qui vont profiter du temps du vol pour manger des sandwichs au thon et des chips, mêlant ainsi l'odeur au bruit...
Et c'est sans parler du pilotage maison : on minimise les temps de roulement sur le taxiway (facturé au temps réel aux compagnies aériennes) en freinant le minimum possible en atterrissant. On imagine presque le pilote en train de mettre le clignotant sur le taxiway afin de doubler un riche avion d'Air France qui prend son temps à rouler.

Ma troisième expérience de vol a été un vol Marseille-Paris-Dublin dans le cadre d'entretien d'embauche chez Google. Paris Dublin n'étant pas une grosse connection pour Air France, je découvre les joies de l'Avro RJ-85, sorte d'avion jouet avec des sièges en cuir. Sauf que l'avion est tellement petit que lorsque vous arrivez sur l'aéroport de Dublin, connu pour ses vents qui vous repoussent aisément au dessus de l'Angleterre, vous avez un peu peur. 

- Excusez-moi madame l’hôtesse, mais j'ai l'impression que le nez de l'avion pointe vers ces habitations là-bas.
- C'est tout à fait normal monsieur, nous faisons un atterrissage en crabe (Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est  une petite vidéo)
- Hum, j'ai surtout l'impression que ça va finir en surimi cette histoire si je peux me permettre
- Ah mais attendez, on n'est pas encore tombé dans un trou d'air, vous devriez être content

J'étais surtout content de n'avoir mangé qu'un petit morceau de la collation proposée par l'équipage ce jour là...

Le retour sur Paris a été étonnant aussi, mon premier orage en avion. Dans ces cas là, une solution, fermez le rideau du hublot et imaginez que vous êtes dans un train. Dans certains cas le train bouge tout autant, mais vous n'avez pas peur car vous savez que vous êtes sur la terre ferme.

J'ai eu l'occasion de prendre depuis régulièrement l'avion :
- Montpellier Bordeaux (le survol du massif central dans un avion à hélice vous donnera des sensations dignes d'un triple Tonnerre de Zeus à l'envers)
- Paris Dublin (Si vous aimez le vent à l’atterrissage, celui là est fait pour vous)
- Barcelone Dublin (ou comment quitter le soleil pour aller voir la pluie)
- Paris Montréal (7h de vol pour arriver dans un pays qui parle français !)
- Dublin Venise (Venise, ville des amoureux...)
- ...

L'une des raisons qui font que j'aime voyager repose sur le fait que j'aime prendre l'avion. Ok, parfois vous flippez un peu, ok c'est toujours une perte de temps que d'aller à l’aéroport et d'attendre, mais au final, que c'est bon de découvrir de nouvelles choses, de nouveaux paysages, de nouvelles villes et de nouvelles personnes...

samedi 26 mars 2011

Moments de vie

Préambule : Ceci est un post pour garçon, destiné à faire sourire C. Vais je y arriver ?

Durant mon séjour de deux ans en Irlande, j'ai rencontré l'un de mes meilleurs amis, Alexandre.

Notre amitié a commencé peu après une blague sur mes chaussettes, à peine 10 min après que j'ai commencé à travailler à côté de lui.

Nous avons été les bêtes noires du plateau commercial où nous travaillons pendant un moment, non pas que nous soyons particulièrement méchants, mais nous étions particulièrement bruyants, toujours en train de rire...

Bien sûr ce n'est pas très sérieux quand vous êtes entourés de personnes à moitié amorphes, ayant abandonné leur cerveau il y a bien longtemps, pour rentrer dans le rang que tout bon salarié doit intégrer pour progresser.

Les sujets principaux de nos rigolades étaient les irlandais, les voitures, et nos collègues de travail, qui n'avaient bien souvent pas le temps de répliquer, l'avantage du deux contre un...
A cette époque, j'avais aussi développé une petite voix avec laquelle je répondais à Alex, en plus d'être totalement bizarre, cette voix était particulièrement ennuyeuse pour certains de nos collègues.
Un des plus beaux spécimens, connu pour s'endormir devant son écran de pc régulièrement, et pour avoir un job qui aurait pû (dû) être supprimé depuis des années était venu m'en parler. Comme il était à 6 bureaux de nous, je ne pensais pas qu'il était capable de nous entendre. Comme on n'était pas très sérieux, j'ai continué ma voix, et on a commencé à se moquer un peu plus de cette personne.

Ça c'est pour le travail avec Alex, un job particulièrement chiant, ne nécessitant aucune capacité intellectuelle, et fournissant pourtant un salaire plutôt convenable...

Les week-ends ont été longtemps marqués par la visite du pays, au rythme des visites des poubelles voitures qu'Alex voulait acheter. 

Un de ces week-ends nous avons fait 400 kms un samedi pour aller voir des Porsche et des Lotus, objet d’intérêt pour Alex. J'étais plutôt déprimé à l'époque, je sortais d'une rupture, et ces week-ends, malgré l'état des routes irlandaises et le mauvais temps ambiant, étaient un défouloir où l'on vivait toujours des situations ubuesques.

La base de tout voyage en Irlande où vous conduisez repose sur votre GPS et un parcours déjà clairement défini en amont. Ne vous dites jamais que les indications que vous a donné l'irlandais au téléphone sont bonnes, car pour une raison qui m'échappe encore, aucun irlandais n'est capable de vous indiquer clairement où il habite. Ils ne connaissent pas le nom des rues ou les numéros, mais uniquement le nom des pubs ou des fish and chips pas loin de chez eux. 

Imaginez vous, lancé à 80 km/h, en train de chercher de loin le nom d'un pub, bien souvent écrit dans des polices gothiques entremêlées de triskell et de lyres (le logo de Guinness). Ou pire d'essayer de trouver le nom d'un fish and chips perdu entre deux magasins de fringues. Le copilote devient donc le seul sauveur du pilote, le GPS faisant bien souvent de son mieux sans y parvenir. Cela nous est même arrivé plusieurs fois d'avoir un GPS nous annonçant que nous allions arriver dans 45 min; 45 minutes plus tard nous étions encore à 45 min du point d'arrivée... En tant que wannabe geek, je vous assure que ce GPS fonctionne parfaitement partout ailleurs (Espagne, France, Royaume-Uni, Canada...).

Première visite, vous arrivez dans une sorte de petit château, l'homme vous explique rapidement qu'il vient d'une famille aisée et qu'il a lui même bien gagné sa vie. Fuck !! 5 Porsche Une vieille Pagode (Mercedes pour ceux qui ne connaissent pas) et un modèle dont je ne me souviens plus. Bref, un paradis de la voiture...
On vient pour voir un Boxter S originaire des USA (reconnaissable aux feux qui entourent la plaque d'immatriculation). La voiture semble propre, mais lorsqu'on la démarre, un bruit métallique se fait entendre, on la monte sur le pont (oui le mec à aussi 3 ponts dans son garage...). La voiture poubelle fuit au niveau de la boîte de vitesse. Hummmm j'adore voir les poubelles irlandaises c'est toujours un vrai bonheur. 
La voiture n'étant pas chère et le mec nous disant qu'il doit faire venir son mécano d'Angleterre pendant une semaine pour s'occuper de toutes ses voitures (oui les gens normaux vont au garage, lui faisait venir son mécano tous frais payés pour une semaine...), on décide de parler un peu plus avec lui. 10 minutes plus tard il était en train de nous sortir les restes du précédent repas de son frigo et de nous proposer de manger avec lui.
Re-Fuck !! Moi qui n'aime pas manger de restes, et encore moins quand ce sont des crudités, je suis maintenant piégé dans sa cuisine, il m'a même servi un café !! Déjeuner suicide pour moi, mais bon, Alex à l'air de s'amuser à discuter avec le mec, je baisse la tête et j'avale mon mélange de café amer et de crudités.

Partir de cette maison est un soulagement pour moi, oui c'était cosy, oui le mec était très hospitalier, limite un peu trop, mais bon les crudités ne sont pas passés !

Deuxième voiture de la journée, une Lotus Elise S2, on doit aller vers Arklow, au sud de Dublin, sachant que la première était à Wicklow, on remonte donc normalement vers Dublin. Et là, c'est le drame, après être remonté de façon conséquente vers Arklow, on apprend que finalement la voiture n'est pas là mais plus au sud, dans une petite ville à côté. Demi-tour (ne vous fiez jamais à un irlandais !), et hop RDV donné sur le parking du Lidl de la ville. Cet endroit haut en couleurs voit défiler nombre de femmes en pyjamas (oui c est la spécialité du pays de sortir faire ses courses pas habillé...) et de grosses ayant mangé un peu trop de chips et de frites pendant des années. J'adore, je suis en train de me chercher ma prochaine femme sur le parking, quand la Lotus arrive. Sort de la voiture une petite femme, toute sèche, avec un pantalon camouflage et un corps apparemment sportif. La fille est très sympa, elle sur-vend sa voiture à Alex, pendant que je souris en voyant le lapin Playboy collé à l'arrière de la voiture. Je reste sur le parking pendant qu'Alex va faire un tour avec elle. J'en suis plutôt heureux d'ailleurs, car visiblement la fille est une furie au volant; elle dira d'ailleurs à Alex qu'elle fait du motocross en compétition et revend la voiture pour financer de l'achat de matériel.
Pendant ce temps, je m'en vais faire un tour dans le Lidl, toujours en quête de nouvelles expériences.
La voiture de la furie n'était pas en mauvaise état, mais elle était trop chère et pas négociable. Ah c'est vrai vous ne connaissez pas Alex. Alex est commercial, et adepte d'une négociation plutôt forte :

- C'est combien ?
- 13 500€
- Ah bah ça tombe bien je suis prêt à la payer 7 500€
- Euuuuh
- 7 500€ c'est pas mal, surtout que bon c'est la crise en Irlande, ça serait dommage que tu gardes la voiture sur les bras trop longtemps.
- Euuuuuuuuuuh
- Bon écoute, moi je suis pas pressé, quand tu auras vraiment envie de vendre ta poubelle tu m'appelles, voilà ma carte
- Euuuuuuuuuuuuuuuuhhhh
- Moi ça va, j'ai de l'argent et j'ai pas de gosses, mais bon pense à tes enfants, au fait que tu n'auras peut être plus de job bientôt, etc.
- Euuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuhhhh

Oui, il n'y a pas que le vendeur que ça laisse perplexe la première fois. Ça m'a beaucoup fait rire la première fois, et ça me fait rire à chaque fois que j'y pense.

La dernière voiture que nous avions à voir ce jour là était une Porsche. Nous devions trouver un bike breaker (un mec qui rachète des motos épaves aux assureurs et qui revend les pièces détachées ou qui remonte des motos en entier après) au milieu de la campagne, pas loin d'Arklow.
J'avoue que pour une fois on n'a pas trop galéré à trouver où bossait le mec. On arrive chez lui, on va le saluer : Il s'appelle Merlin et il vit dans la forêt ! J'ai eu beau chercher Excalibur dans son atelier, ou ses grimoires, mais apparemment je me suis trompé de personne...

Quand vous rentrez la première fois chez un bike breaker, ce qui vous marque c'est l'état des motos qui entourent l'atelier. Ça sent la mort ces cadres tordus, on imagine forcément le sort des gens qui étaient dessus avant l'accident. Alex va faire un tour avec le mec en voiture, pendant que je m'occupe en prenant des photos des voitures américaines qui sont devant son garage. 
Je ne me souviens plus quel problème avait cette voiture, mais bien sûr Alex a négocié comme un porc ! Et nous voici repartis pour Dublin, après une pause essence-Red Bull-Clopes, me voici au volant de la Golf d'Alex, en train de conduire tranquillement pour qu'il évite de mourir de peur à côté de moi.

Je n'ai pas parlé de notre visite en Irlande du Nord pour voir des voitures, c'était très comique aussi, entre le mec qui est parti du parking en dérapant moteur froid, ma réfléxion confirmé par Alex : Lui il a perdu 1000 euros dans la négociation rien qu'en quittant le parking. On a eu aussi notre visite dans un quartier pourri du Belfast (le genre de quartier que l'on peut voir dans le clip Zombie des Cranberries), un mec nous reçoit, surexcité, pour nous montrer une Lotus.
On regarde la voiture, qui est dans un état plutôt mauvais, le mec ne veut pas négocier, il se met à pleuvoir.
Le mec propose d'aller faire un tour pour montrer à Alex qu'elle roule bien. Dans ma tête je me dis que ce mec qui a tout d'un drogué/dealer lui propose d'aller faire un tour dans une voiture de sport, qui a pour seul protection en cas d'accident une ceinture de sécurité, alors qu'il se met à pleuvoir. Alex passera naturellement son tour sur cette proposition...

Ces souvenirs font partie de mes meilleurs souvenirs en Irlande, on a découvert une partie du pays, une partie des gens, on a vu des voitures plus ou mois en bon état, on a beaucoup rigolé, des moments simples au cours desquels vous vous sentez vivre, tout simplement.

PS : Si vous cherchez une voiture poubelle à acheter, n'hésitez pas à m'envoyer un message, je transmettrais à Alex...

Le Sport

Quand j'étais plus jeune, j'ai eu l'occasion de pratiquer plusieurs sports.
Tout a commencé par le vélo, mon père est passionné de cyclisme, donc bien avant d'avoir un ballon de foot, j'ai eu un vélo. Je m'en souviens encore, il était bleu, c'était un Peugeot, avec des garde-boue, un porte-bagages, une sonnette et un look de vélo hollandais. Ou de vélo de femme...
Bref, ce vélo m'a donné un peu de liberté, le moyen enfin de m'éloigner de 10 mètres de mes parents ! Une distance qui stressait ma mère !! Je ne peux pas lui en vouloir, elle a toujours fait de son mieux pour me rendre heureux. L'ingratitude de l'enfant grandissant ne l'a pas toujours récompensée.

Après avoir battu l'équilibre et enlevé les petites roues de mon vélo, j'ai eu droit de goûter à d'autres sports, par commencer le basket.

Je ne sais pas à quelle hauteur était les paniers, mais vu ma taille de l'époque, j'imagine que l'on avait droit à des paniers version minipouce ! Mon entraineur la première année était un jeune de ma ville, entre 18 et 20 ans je pense. J'adorais jouer au basket, cela permettait de combiner plusieurs choses, la course, l'adresse, le jeu en équipe. Malheureusement mon entraineur est parti au service militaire, et le nouvel entraineur a été jugé trop dur par mes parents. L'était il vraiment, je ne m'en souviens plus, par contre au bout de deux séances mes parents ont arrêté le basket pour moi... Cela fait 1 fois.

Le sport suivant que j'ai pu pratiquer été l'athlétisme. Bon ce n'est pas qu'un sport en effet, mais disons que c'était un prétexte pour courir pendant deux heures contre le temps, ou sauter le plus loin possible dans du sable. Quelques fois j'ai eu l'occasion du saut en hauteur ou à la perche, mais la majeure partie des entraînements se faisaient sur la terre ferme. Faire du sport normalement c'est pour se dépasser, vaincre ses limites, et à cet âge développer son corps.
Me voyant rentrer exténué après chaque séance du samedi après-midi, une fois encore mes parents ont décidé d'arrêter l'athlétisme pour moi... Cela fait 2 fois.

Suite à ça, et comme nous habitions à côté d'un centre équestre, mes parents ont eu la bonne idée de me proposer de faire du poney. Pourquoi du poney et pas du cheval ? Parce que les chevaux c'est trop haut, et cela faisait peur à mes parents... Chose qu'ils ne savaient pas, c'est que les poneys sont de vrais bitchs ! (un petit anglicisme ça ne fait jamais de mal...). Fort de mes trois heures de poneys et de mes 12 chutes, mes parents qui avaient juger bon de ne pas m'acheter de bombe dès le début, ont préféré me faire arrêter ce nouveau sport, de peur que je me tue. Vous avez certainement dans votre entourage une personne qui n'est jamais monté à cheval, mais qui par contre connait 10 personnes mortes ou paralysées à cause des chevaux... La mère d'Aurélie, à l'époque dans ma classe était une de celles-ci... Cela fait 3 fois.

Les années qui suivirent, je n'ai pas eu de nouvelles inscriptions dans un club. J'ai eu droit à un nouveau VTT, j'ai eu droit à un ballon de foot pour jouer avec les voisins dans la rue (Jaune fluo le ballon... Sexy !!), mais fini le sport "social" à travers un club. J'ai pu à travers l'école découvrir le handball et le badminton.

J'ai surtout continué le vélo, car ça me permettait de m'éloigner de chez moi pendant de longues minutes, alors que ma mère veillait à la fenêtre de peur que je ne revienne jamais... Ça m'a aussi permis de développer des jambes musclées, ce qui n'est pas pour déplaire à C.. Pendant très longtemps je faisais entre 20 à 30 kilomètres par semaine, notamment pendant les vacances que nous passions à Gap, les routes étant paisibles, j'étais autorisé à m'éloigner un peu plus de la maison. Cela me rapprochait aussi de mon père, qui malgré ses années de vélo, commençait à se faire distancer par moi. Je prenais un malin plaisir à l'attaquer dans les montées, tel un Richard Virenque en culotte courte, ce qui ne le faisait que rarement réagir, car il montait au train comme un Jan Ulrich français et vieux !

Le Badminton a été pendant quelques années mon sport de prédilection. J'en faisais à Reims, cela m'a permis de rencontrer mes premiers amis dans cette ville, alors que je venais d'arriver. Chaque mercredi après-midi, je jouais pendant deux à trois heures dans le gymnase de l'école. La seule fois où j'ai fait l'amour dans cette école était d'ailleurs au cours d'une de ces sessions de badminton, les vestiaires étant déserts... Bref, c'est un sport explosif, qui implique une grande concentration et de la précision, j'adorais !!
C'est aussi le seul sport que j'ai pratiqué en compétition, à travers des rencontres inter-départementales.

Ce sport m'a ouvert sur le dernier sport que j'ai vraiment aimé pratiquer : le tennis. J'ai commencé à jouer au tennis quand je suis arrivé à Montpellier, lors d'une année de stage en entreprise. La licence et l'accès aux terrains étant quasiment donnés, je me suis inscrit peu de temps après être arrivé, accompagné par deux amis de l'école. Nous jouions deux fois par semaine, parfois plus, souvent à des horaires complètement décalés. 
Ainsi les dimanches après-midi à mourir sous le soleil et les soirées d'hiver à jouer dehors avec une température sous les 10 degrés ont ponctués mon année à Montpellier.

Revenant à Reims l'année qui suivit, je pratiquais le tennis entre 6 à 10 heures par semaine, toujours avec le même partenaire, qui ayant un niveau bien supérieur au mien, prenait un malin plaisir à me faire courir dans tous les sens. Cela m'a fait perdre du poids... Beaucoup de poids (ceci fera l'objet d'un post sur ce blog).

Malheureusement, la vie suivant son cours, mon ami a changé de ville, je me suis mis en couple avec une fille qui avait une broche dans le bras gauche, impliquant une douleur à chaque frappe dans la balle, du coup j'ai lentement laissé tomber le tennis, au profit ... du vélo... La boucle est bouclée me direz vous ?

Et bien non, car la raison de ce post est que je suis en train de me remettre au sport. Pour le moment ce ne sont pas des sports que j'affectionne particulièrement, mais je le fais pour une personne que j'affectionne énormément. Je suis allé à la piscine il y a deux jours, la première fois depuis au moins 10 ans que je n'y étais pas allé. Je n'ai pas coulé ! On attribuera cela à mon esprit de survie et à ma combinaison Décathlon !

Et aujourd'hui pour compléter tout cela, j'ai acheté de quoi me remuscler le haut du torse et les bras. Dieu sait que je hais pratiquer ce genre de sports idiots, mais il faut souffrir pour être beau, et je sais que c'est important pour C.. Et être plus musclé me permettra de nouvelles folies avec Elle... :) (Premier smiley du blog il me semble).

Donc voilà une boucle presque bouclée. J'espère qu'un jour je me remettrai au tennis, et que ma partenaire de jeu sera aussi ma partenaire dans la vie, afin de mêler l'amour du sport avec l'amour tout court. Et cette fois ci, personne ne sera là pour couper mon abonnement !



vendredi 25 mars 2011

Né à 3 heures du matin

Je suis Lion, apparemment ascendant Cancer. J'ai failli être Vierge toute ma vie, ce qui m'aurait pesé sur la conscience, mais heureusement, je suis le roi des animaux, fier, sauvage, conquérant, ...
C. me dirait simplement "mais oui bien sûr !" si Elle lisait cela.

Emilie Loizeau a su résumer ceci dans sa chanson "Voila Pourquoi" (le premier lien externe sur ce blog...):


"Le jour des élections
Un crapaud disait à sa guenon
Ce lion a quelques vices
Mais il a le sens de la justice
Voilà pourquoi un lion est roi des animaux.

Et voilà pourquoi chez nous c'est plutôt un blaireau."


Sur le site qui vient de me donner mon ascendant, voici ce qu'ils notent sur ma personnalité : 

"Avec un tel Ascendant, votre comportement laisse apparaître qu'aux yeux des autres, vous êtes émotif, sentimental, paisible, imaginatif, sensible, fidèle, résistant, protecteur, vulnérable, généreux, romantique, tendre, poète, paternel ou maternel, rêveur, indolent, gourmand, dévoué, mais vous pouvez aussi être craintif, irréaliste, fuyant, passif, susceptible, angoissé, dépendant, entêté, lunatique, passéiste, paresseux, pesant, casanier ou hermétique."

Vaste programme me direz vous, sachant qu'il y a dans cette liste les 3/4 des mots que l'on peut utiliser quand on écrit un horoscope, qu'est ce qui est vraiment réaliste dans tout ça ?

Je fais quoi ? Je prends toutes les qualités et je dis qu'elles me correspondent exactement ?

Un des adjectifs qui me définit le mieux est Honnête. Bien que cela m'ait souvent desservi, je continue de tenter de l'être au maximum, non pas que je n'ai pas appris à mentir, bien au contraire. Cependant je me dis qu'en étant honnête on s'évite parfois bien des ennuis, même si toute vérité n'est pas toujours bonne à dire...

Ce blog n'ayant pas pour vocation a être centré sur moi-même, je vais laisser le reste de cet inventaire à la Prévert, les gens qui me connaissent sauront bien quoi penser. Si je dois me définir, je dirais que je suis humain, à la fois faillible et suffisamment sensible pour aimer.

Et si je créais moi-même mon petit inventaire d'adjectifs qui définissent C. :

  • Souriante (certains diront le contraire, j'ai la chance d'apprécier régulièrement son sourire)
  • Sensible
  • Humaine
  • Cultivée (Dieu que je me sens bête parfois quand Elle me parle d'art par exemple...)
  • Attirante (Magnétique même !)
  • Adorable (je trouve que cela sonne moins "niais" que gentille, je veux juste décrire sa capacité à donner d'Elle pour rendre les autres heureux)
  • Douce
  • Belle (bien que ce mot soit associé principalement au physique habituellement, je voudrais aussi l'associer à son âme, car c'est véritablement une belle personne)
  • Féminine
  • Drôle
  • Honnête
  • Extraordinaire (je ne connais en effet pas deux femmes comme Elle)
  • Timide
  • Fragile (c'est une femme dont il faut prendre soin)
  • Vibrante (ce n'est peut être pas le bon mot, mais de nombreuses choses la font vibrer, lui donnent envie d'avancer et de se dépasser)
  • Sportive
  • Attachante (dès ses premières paroles j'ai voulu passer beaucoup de temps avec Elle)
  • Efficace
  • Généreuse (même si Elle est très discrète sur ce point, Elle donne beaucoup à travers ses gestes et ses mots)
  • Romantique
  • Gourmande (Sauf les bonbons !)
  • Craintive
  • Combative
  • Aimante
  • Maladroite (en restant à côté d'Elle, on prend parfois des coups sans les voir venir)
  • Malheureuse (Ce mot est assez fort, j'en conviens, je l'écris cependant car il décrit un état qui existe depuis plusieurs années et qui rend sa vie plus compliqué)
  • Electrifiante (Rien que ça !)
  • Rieuse (de stress ou de honte après une de mes mauvaises blagues)
  • Parisienne (à 100%)
  • Insecure (et hop un anglicisme !)
  • Franche (ça ne peut pas plaire à tout le monde)
  • Curieuse (intellectuellement)
  • Ambitieuse (je suis tellement fier d'Elle pour notamment cette qualité)
  • Fière (et Elle a parfois raison de l'être)
  • Moqueuse (un petit peu quand même !!)
Bien que cette liste soit incomplète, vous pouvez constater que cette C. est un mélange explosif. Il m'a explosé au visage en moins de 10 minutes la première fois où nous nous sommes parlés. Depuis chaque instant a été un moment d'ébullition et d'excitation permanente, tant j'aime sa personnalité.

Oh je sais, vous me direz qu'il n'y a pas beaucoup de défauts dans cette liste... Je vous répondrais que bien que je sois amoureux, je suis loin d'être aveugle...

Etre né à 3 heures du matin implique parfois une difficulté à dormir la nuit pour moi... Une nuit blanche de plus dans ma besace, ce qui m'a permis d'écrire un nouveau message sur ce blog...

jeudi 24 mars 2011

Le petit noeud de la robe noire

Il y a un peu moins de 24 heures, j'ai dit au revoir à cette robe noire et au petit bout de femme qu'elle habillait.
Ce ne fut pas un moment de joie, car cette femme je L'aime, plus je Lui parle et plus je L'aime.

Si je regarde uniquement l'instant présent, je suis malheureux, Elle me manque, sentir ses yeux posés sur moi serait le meilleur des remèdes. 

Cependant j'ai trouvé une solution pour combattre ce manque : être heureux. 
Vous êtes certainement en train de vous dire, serait-il adepte d'une méthode Coué imaginée dans un fauteuil d'avion pour se rassurer ?

Pas du tout, je suis heureux car j'ai les yeux tournés vers le futur, dans 5 semaines C. sera en France, et nous allons pouvoir passer enfin du temps ensemble, rien que tous les deux. Un environnement différent, l'envie de se découvrir, de partager de bons moments, tout simplement l'envie de Vivre intensément.

C. m'a laissé une petite carte marque-page que je lis régulièrement, Elle m'a écrit un long email qui m'attendait à mon arrivée en France, on traverse donc ensemble ce moment de tristesse commune.

Je fais la course aux idées pour faire passer plus rapidement ces 5 semaines, j'ai déjà trouvé quelques moyens de lui faire plaisir et de maintenir les liens qui nous unissent en attendant de nous revoir. 

J'ai changé mon comportement ces derniers temps, grâce à Elle, elle a su m'ouvrir les yeux doucement et se positionner encore plus au coeur de ma vie.
Les épreuves que nous avons vécues ces dernières semaines y ont été pour quelque chose aussi, bien que parfois peu agréables, elles ont eu le mérite de me pousser à faire un choix : penser à moi ou penser à Elle.

C'est évidemment Elle que j'ai choisi, même si ça implique de ma part des efforts de patience, c'est sans aucun doute ce que je souhaite.


15ième déménagement donc, 7ième depuis 2008... Je m'étonne parfois de me réveiller à un endroit sans savoir où je suis...

Tant que je sais où se trouve mon coeur, j'arriverai à retrouver le Nord sans difficultés.

mardi 22 mars 2011

Le premier déménagement

Quand vous êtes jeune, vous avez besoin de beaucoup de repères pour construire votre personnalité :
Une famille stable, des parents qui travaillent mais qui ont aussi des loisirs, un environnement de vie sain, une alimentation saine, des amis, une famille étendue, etc.

Il est clair que je n'ai eu que la moitié de tout cela. Cette moitié m'a suffit apparemment, pour devenir le jeune professionnel insupportable que je suis...

Le cocon de votre enfance est souvent votre chambre, l'endroit dans lequel vous imaginez vos histoires d'enfants, là où vous rêvez, le seul endroit qui vous rassure quand vous avez peur.

Ma chambre était modeste, j'ai été privé de papier peint pour éviter de gribouiller dessus, j'avais une lampe en verre les Schtroumpfs au plafond, une petit armoire, des coffres à jouets, un bureau et un lit superposé.
Toute ma vie tenait dans mes coffres à jouets et dans mon bureau. Dans le bureau les bds dont je raffolais étant gamin : Super Picsou Géant, Tintin, etc. Dans le coffre à jouet, des petites voitures, des Lego, un espèce de chalet en bois, des petits soldats, des Playmobil, ...

Le carrelage de ma chambre était d'un gris triste, on ne pouvait pas faire plus moche et déprimant que d'assortir le carrelage de ma chambre au ciel des Ardennes qui s'étalait sur ma grande fenêtre.
Cette fenêtre donnait sur le jardin. La maison étant petite, un adulte aurait pu sauter par la fenêtre de ma chambre, deux mètres plus bas, pour tomber dans l'herbe sans se blesser. Je n'ai jamais pu sauter de cette fenêtre, comme nous avons quitté la maison avant mes 10 ans...

Nous avons déménagés pour aller dans le prétendu quartier huppé de ma ville. Habitant entre un retraité de l'armée, un postier et un fonctionnaire, je me suis rapidement dit qu'il y avait un bon commercial dans cette arnaque...
Ma chambre était plus petite, mais donnait sur la forêt, mon frère avait enfin sa chambre, et nous avions une grande salle de jeux, concept que j'ai découvert en même temps que la maison...

J'ai eu droit à du papier peint dans cette chambre, des cheveux sur fond de ciel bleu. Certains naissent avec une malchance chronique, moi c'était pour les papiers peints... Le carrelage, couleur grès, me faisait penser à la terre du sud de la France, sur laquelle on marche pieds nus en se brûlant... Dehors il faisait toujours 10°c et pluvieux, mais on se rassure comme on peut !

Le temps de l'innocence dans cette maison s'est vite dissipé, car un an après, alors que nous étions en vacances dans les alpes, le facteur nous apporta un télégramme (Oui je suis vieux, pas de téléphone portable à l'époque, pas d'email, même pas de ligne fixe dans la maison...).
Dans ce télégramme, un associé de mon père nous apportait une mauvaise nouvelle... Nous venions d'être cambriolés. Découverte d'un mot et de sa signification en 10 sec... Les larmes arrivèrent à la 11ième seconde

On m'avait volé mes jouets ! Ma première console, pour laquelle j'avais du triompher du classement général de l'année scolaire face aux diaboliques jumelles, tous les jeux que je n'avais jamais eu l'occasion de finir... En fait ils ne m'ont volé que ça... Aucun pull Jacadi n'a disparu, aucun livre de maths non plus.

C'est forcément l'évènement qui a dirigé notre vie à la maison les années qui ont suivi :
Renforcement de toutes les ouvertures de la maison, pour en faire un château fort moderne; achat d'un pistolet à grenailles pour mon père, qui se prenait donc pour Rambo; aigreur vis à vis de tout le quartier qui n'avait pas bougé le petit doigt quand c'est arrivé.

Des années d'aigreur chez mes parents... Autant le cambriolage peut être vécu comme un viol, autant je pense que l'on sous-estime gravement les années qui suivent pour la famille qui en a été victime. Mes parents avaient peur. Quand on a peur on ne fait rien, on n'invite personne, on n'ouvre les volets que si c'est nécessaire, on rentre les voitures à 18h au lieu de 22h, on ne part plus en vacances en même temps que tout le monde, etc.

Une manière de se désocialiser à l’extrême... Vu le nombre élevé d'amis qu'avaient mes parents (moins de 3), l'opération s'est passée rapidement...

Et moi dans tout ça ?

Fais tes devoirs, tu auras des amis plus tard...

samedi 19 mars 2011

L'enfant modèle

Etant petit j'ai eu la chance de présenter de bonnes dispositions pour satisfaire mes parents.

Mon père s'étant élevé à la seule force de son cerveau dans la société, il a fondé de grands espoirs en moi dès les premiers mois d'école. L'école n'a jamais été pour moi un endroit où l'on se fait des amis, c'était avant tout un endroit où je devais briller par mes notes, le reste passait après.

Dès les classes du cours élémentaire, j'étais soumis à d'intenses séances de devoirs chaque jour, surveillé par ma mère qui avait encore à cette époque toutes ses facultés intellectuelles. J'ai été un enfant obéissant, contrairement à d'autres qui dès que les parents ont le dos tourné s'amusent ou font des bêtises, quand je ne faisais pas mes devoirs c'était pour lire... L'amour que je portais à ma mère n'était que la réflexion de la dévotion qu'elle me vouait. Il n'a jamais pu rien m'arriver étant enfant, à part une malheureuse chute de mon lit à barreaux quand j'étais petit -ayant pour résultat une fracture de la clavicule- le reste de mon enfance était mortellement paisible.

Le seul ami que j'avais à l'époque était mon voisin Romain. Nous jouions par dessus le grillage qui séparait nos deux maisons, tantôt au foot, tantôt au frisbee, mais toujours en étant très calmes. J'ai le souvenir d'être allé une fois chez Romain, mes parents m'avaient autorisés pour sa fête d'anniversaire, ma première mais aussi la seule avant mes 10 ans.

Le souvenir que j'ai de mon père à cette époque est plutôt vaporeux, il s'est installé dans les Ardennes quand j'avais 18 mois, il était donc au tout début de sa carrière de radiologue, fraîchement émancipé de ses parents (il a vécu avec eux jusque son mariage...). Je me souviens de lui rentrant tard, certainement après 19h, je n'avais jamais l'occasion de le voir longtemps avant d'aller me coucher à 20h. Sa présence dans ma mémoire est surtout ponctuée par les corrections que je pouvais recevoir de temps à autre, suite à une rébellion de ma part. J'ai essayé de ne plus être l'enfant modèle. Sans encore le savoir, j'allais y arriver quelques années plus tard...

Peu de temps après l'anniversaire de mes 5 ans, mon frère est né. Bien que je n'ai jamais été jaloux d'une baisse d'attention à mon égard, je n'étais pas le frère modèle au cours de ses premières années.
Pour une obscure raison, les frères et soeurs doivent passer leur temps à se chamailler, c'est écrit dans leurs gènes. Entre nous c'était parfois un jeu, comme lorsque nous nous prenions pour des judokas ou des stars de catch sur le lit de nos parents, parfois c'était plus tragique. 

Une des premières fois où j'ai montré mon égoïsme au monde, c'était à propos d'un sachet de Micho-kos, offert par nos grands parents paternels. Finalement, 2 minutes plus tard, mon frère est allé s'encastrer le crâne sur une arête de mur, que mon père avait trouvé de bon ton de protéger par des coins en métal. Il s'en est tiré avec une dizaine de points de suture je pense. Et je me suis fait gronder comme jamais. A ma décharge, mon frère s'est emmêlé les pieds en marchant à reculons, alors que je défendais mon paquet de bonbons...

J'ai fini par manger mes bonbons seul, comme prévu, mais j'étais puni par mes parents... Mais c'est MON paquet est le seul argument que j'ai pu sortir à l'époque. Je ne me suis jamais excusé pour ça...

Sans ami proche ni cousin/cousines pour découvrir le monde normalement, je commençais ma vie seul, comme un enfant objet, principalement là pour satisfaire ses parents, mais qui ne vivait pas. Ma réussite était le seul mètre étalon de ma valeur dans ce monde, je devais réussir seul et à tout prix.
Mon frère a suivi le même chemin, en étant plus docile, l’aîné avait déjà fait toutes les conneries possibles.