dimanche 27 mars 2011

L'avion

Pendant toute ma jeunesse la plupart des voyages que j'ai pu faire se sont effectués en voiture ou en train, car bien souvent nous restions en France.

La première fois que j'ai pris l'avion c'était à l'occasion d'une semaine de vacances dans l'arrière pays niçois, je ne sais pour quelle raison mon père avait décidé que pour une fois nous n'irions pas en voiture. Direction Orly, les bagages dans le coffre du taxi, pour une grande première.

Lorsque vous arrivez la première fois à l'aéroport vous êtes ébahis par la taille de tout ce qui vous entoure, la taille des bâtiments, la taille des fenêtres, la taille des avions. Votre attention est aussi attirée par les odeurs, notamment l'odeur très forte de kérosène dans laquelle baigne l'aéroport. Après avoir bataillé pour trouver la porte d'embarquement, et être entré dans l'avion, vous êtes assis à l'arrière de celui-ci, à une place du hublot qui est pourtant à ce moment votre seule porte vers l’extérieur.

L'avion démarre, l’anxiété monte, il y a beaucoup de bruit, vous ne voyez pas ce qui se passe dehors... Et là, c'est le décollage, une sorte de catapultage dans les règles de l'art qui joue autant avec votre peur qu'avec votre corps; après avoir été projeté contre votre siège le temps de l'accélération, au cours de la montée vous avez plusieurs fois l'impression de chuter dans le vide.
C'est un moment de joie car c'est une première fois, mais il est mêlé à une grande peur, la peur de mourir.

Finalement le voyage se passe bien, vous inaugurez votre premier atterrissage au passage, ou comment placer plusieurs tonnes de tôle sur une piste qui se situe entre terre et mer. Un coup de vent de trop et vous finissez avec les poissons ou sur la terrasse d'une mémé.

C'est ce que vous pensez en tout cas quand vous êtes jeune comme je l'étais à l'époque. Au final tout s'est bien passé, sinon je ne serai pas là pour témoigner.

Je n'ai repris l'avion que quelques années plus tard, pour aller à Oslo pour des vacances. Mon premier vol sur Ryanair. Cette magnifique compagnie, qui a su permettre à des milliers de pauvres et d'étudiants de prendre l'avion, est certainement l'une des plus horribles que je connaisse.
Première étape, la cohue de l'embarquement, où presque autant de personnes ont acheté un pass prioritaire qu'il y a de personnes avec un billet normal.
Ryanair c'est la guerre, surtout quand vous voyagez à deux, la suite du combat se déroule dans l'appareil, directement, car vous tentez de trouver deux places côte à côte pour pouvoir passer le temps du vol avec la personne que vous aimez.
Ceci implique généralement d'aller se placer au fond de l'appareil, entouré d'étudiants qui vont profiter du temps du vol pour manger des sandwichs au thon et des chips, mêlant ainsi l'odeur au bruit...
Et c'est sans parler du pilotage maison : on minimise les temps de roulement sur le taxiway (facturé au temps réel aux compagnies aériennes) en freinant le minimum possible en atterrissant. On imagine presque le pilote en train de mettre le clignotant sur le taxiway afin de doubler un riche avion d'Air France qui prend son temps à rouler.

Ma troisième expérience de vol a été un vol Marseille-Paris-Dublin dans le cadre d'entretien d'embauche chez Google. Paris Dublin n'étant pas une grosse connection pour Air France, je découvre les joies de l'Avro RJ-85, sorte d'avion jouet avec des sièges en cuir. Sauf que l'avion est tellement petit que lorsque vous arrivez sur l'aéroport de Dublin, connu pour ses vents qui vous repoussent aisément au dessus de l'Angleterre, vous avez un peu peur. 

- Excusez-moi madame l’hôtesse, mais j'ai l'impression que le nez de l'avion pointe vers ces habitations là-bas.
- C'est tout à fait normal monsieur, nous faisons un atterrissage en crabe (Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est  une petite vidéo)
- Hum, j'ai surtout l'impression que ça va finir en surimi cette histoire si je peux me permettre
- Ah mais attendez, on n'est pas encore tombé dans un trou d'air, vous devriez être content

J'étais surtout content de n'avoir mangé qu'un petit morceau de la collation proposée par l'équipage ce jour là...

Le retour sur Paris a été étonnant aussi, mon premier orage en avion. Dans ces cas là, une solution, fermez le rideau du hublot et imaginez que vous êtes dans un train. Dans certains cas le train bouge tout autant, mais vous n'avez pas peur car vous savez que vous êtes sur la terre ferme.

J'ai eu l'occasion de prendre depuis régulièrement l'avion :
- Montpellier Bordeaux (le survol du massif central dans un avion à hélice vous donnera des sensations dignes d'un triple Tonnerre de Zeus à l'envers)
- Paris Dublin (Si vous aimez le vent à l’atterrissage, celui là est fait pour vous)
- Barcelone Dublin (ou comment quitter le soleil pour aller voir la pluie)
- Paris Montréal (7h de vol pour arriver dans un pays qui parle français !)
- Dublin Venise (Venise, ville des amoureux...)
- ...

L'une des raisons qui font que j'aime voyager repose sur le fait que j'aime prendre l'avion. Ok, parfois vous flippez un peu, ok c'est toujours une perte de temps que d'aller à l’aéroport et d'attendre, mais au final, que c'est bon de découvrir de nouvelles choses, de nouveaux paysages, de nouvelles villes et de nouvelles personnes...

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